J’aimerai écrire. Que l’une des histoires dans ma tête finisse un jour par prendre vie sur du papier. Ces histoires qui s’écrivent le soir ou la nuit mais dont il ne reste pas grand-chose au matin. Ces histoires qui peuvent m’empêcher de dormir mais qui ne veulent pas être dévoilées.
J’aimerai écrire. Trouver la force et l’audace de donner vie à mes mots et maux. Et sur le clavier laisser s’échapper mes émotions enfouies tout au fond de moi. Découvrir une nouvelle facette de ma personnalité.
J’aimerai écrire. Me laisser envahir par des personnages, tout leur donner, ne faire qu’un avec eux pendant quelques mois. Trouver mon style. Et passer des journées entières sur une même phrase. Effacer, recommencer, s’agacer et douter.
J’aimerai écrire. Comme ces auteurs que je dévore et dont je fantasme certainement ce processus d’accouchement. Moi aussi je voudrai mon bébé de papier. Mais aurai-je assez de talent. Pour cela il faudrait se lancer, trouver en moi la confiance, l’envie, elle, est bien là. Ecrire pour partager, pour se soulager, pour se ré-inventer… Ce sera peut-être un peu de moi mais peut-être pas.
J’aimerai écrire. Des heures entières. La mine terne de n’être pas assez sortie, les yeux rougis de ne pas assez dormir. Puis laisser vivre sa vie à ce récit.
J’aimerai écrire. Je ne serai jamais la nouvelle Nothomb ou Despentes, mais qu’importe peut-être un jour aurai-je quelques lecteurs. Même un seul, me suffira. Parce que je l’aurai fait. J’aurai fini par mettre un point final sur une de ces histoires. Une de ces histoires qui s’écrivent le soir et dont il ne reste pas grand-chose au matin.