J’ai été une enfant heureuse. J’ai eu beaucoup de chance. La chance de naître dans une famille stable, unie, où le bien-être des enfants était primordial. Je n’ai jamais mangé à la cantine avant le collège et je n’allais pas en garderie. Ni le matin, ni le soir.
Longtemps j’ai cru que c’était le secret du bonheur des enfants, pas de cantine, pas de garderie, des parents présents le matin et le soir, le mercredi et les vacances… J’ai oublié à quel point j’étais heureuse d’aller au centre social par exemple ou en vacances chez ma Tante. Mais en faîte c’était une chance, mais le secret du bonheur résidait ailleurs. C’était le temps passé avec nos parents. Pas en quantité, mais en qualité. Le bonheur c’était de partager des choses ensemble, des sorties, des moments simples, des jeux…
Alors en occultant une partie, j’ai mis la barre haute en tant que maman. Pour moi une maman se devait être présente le plus possible. J’ai pensé que c’était une contrainte pour mes enfants d’aller à la garderie ou à la cantine. J’ai tout fait pour limiter. Et puis un jour j’ai eu presque 30 minutes de retard et j’ai trouvé deux enfants en pleine forme, heureux et pas du tout embêté d’avoir fait plus de garderie. Et là j’ai percuté, mes enfants étaient heureux même avec 30 minutes supplémentaires de garderie, même en mangeant à la cantine, même avec une maman qui travaillerait le mercredi.
J’avais voulu reproduire mon enfance, mais ce sera impossible. Mes enfants auront leur enfance à eux. Elle ne sera pas parfaite, mais ils seront heureux. Bien-sur qu’ils auront surement des choses à me reprocher, mais leur bien-être est et restera ma priorité. Cependant j’ai décidé de penser aussi à moi. C’est Ok si j’ai plus de travail et que je rentre plus tard. C’est Ok d’aller courir le mercredi et de les laisser 1 heure à Papi et Mamie…. Il m’aura fallu 8 ans pour arriver à me dire que mon bien-être était aussi prioritaire sans culpabiliser. Mes enfants sont heureux. Ils le sont avec leurs copains, à l’école, avec la famille…. Ils n’ont pas besoin d’une maman qui se sacrifie.